Pourquoi développer l’aquaculture ?
Catégorie : L'aquaculture
Le constat planétaire : les ressources halieutiques ne suffisent plus à répondre à une demande en constante augmentation.
Depuis 40 ans, la pêche mondiale plafonne autour de 90 Millions de tonnes.
Ce, malgré une augmentation continue de l’effort de pêche : bateaux plus puissants, plus performants, capables de pêcher plus loin et plus profond, d’exploiter de nouveaux stocks…Il faut 1 litre de carburant pour pêcher 1 Kg de poisson ! Globalement, l'effort de pêche n’a cessé de s'intensifier... Les océans sont menacés par les activités humaines et la situation des stocks halieutiques naturels est devenue inquiétante.
Globalement, les stocks sont en diminution.
Les spécialistes les plus alarmistes estiment :
- que 75% des stocks sont menacés,
- que de nombreux stocks ont chuté à 10% ou moins de leur population originelle,
- Que l’effondrement global de toutes les familles de poissons pêchés est prévisible d’ici à 2050 (revue science – nov 2006)
- La disparition de certaines espèces va déséquilibrer des écosystèmes fragiles.
Exemples : les stocks de cabillaud (morue) ont été réduit de 97% en 40 ans du fait de la pêche industrielle, le Thon rouge est menacé par les sushis, les requins risquent de disparaître…
Les causes de la diminution des stocks sont multiples : pollution, destruction à grande échelle des mangroves et des zones estuariennes , réchauffement climatique …
La surexploitation liée au développement de la pêche industrielle est la première responsable compte tenu des techniques destructrices employées : raclage des fonds, destruction des biotopes, sélectivité nulle…
Les stocks halieutiques se régénèrent naturellement. Dès lors que les prélèvements dépassent leur capacité de renouvellement, on entre dans un cycle de surexploitation qui conduit à leur diminution.
Selon la FAO, pour quelques espèces cibles demandées par le marché, 30 MT de poissons et crustacés moins nobles sont remis à l’eau mort et perdus irrémédiablement soit l’équivalent du tiers des pêches mondiales !
Les seuls bénéficiaires de l’industrialisation des pêches sont les pays développés : les pêcheries traditionnelles ne permettant pas l’exploitation des mers profondes, les pays en voie de développement ouvrent l’accès de leur ZEE par le biais d’accord désavantageux. On assiste au pillage des ressources des pays pauvres par les pays riches…phénomène accentué par la libéralisation du marché.
1% de la flotte exploite 50% de la ressource mondiale !
La recherche du profit immédiat et d’une rentabilité maximale ont conduit à la surexploitation au détriment des stocks cibles, des biotopes, mais également des populations qui vivaient de la pêche.
Parallèlement à cette diminution des stocks naturels On assiste à une augmentation globale de la demande liée à :
- La croissance rapide de la population mondiale,
- La forte progression de la consommation de poisson dans les pays « développés ».
Le poisson, source de protéines animales et d’acides gras de type oméga 3 dont les propriétés contre les maladies cardiovasculaire sont reconnues, voit sa consommation s’amplifier avec l’évolution du goût des consommateurs. On consommerait aujourd’hui six fois plus de produits de la mer qu’au milieu du XXe siècle…
Exemple : en France, la consommation du poisson est en forte progression : 17,5 kg par habitant en 1990, 24 kg en 2004 (source Ofimer).
La FAO estime les besoins supplémentaires en produits halieutiques d’ici à 2030 à 40 MT !
Même avec la mise en place de politiques de gestion raisonnée des pêches, le plafond est atteint…Tous les avis convergent : le développement de l’aquaculture s’impose comme une solution incontournable !