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Situation de l’aquaculture mondiale

l'aquaculture dans le mondeEn 2008: 73 MT toutes productions confondues, pour une valeur de 110 Milliards de dollars US. 56 Mt en excluant les végétaux et 29 MT de poissons.

 

Depuis 60 ans, on observe une progression en constante accélération: de 1950 à 2008 la production a été multipliée par 70 ! L’aquaculture connait un taux d’accroissement sans commune mesure avec les autres productions animales:

  • + 230 % de 1990 à 2004,
  • Contre : 88 % pour la volaille, 44 % pour le porc, 26 % pour les ovins et 17 % pour les bovins.

Ce qui fait de l’aquaculture le secteur de la production alimentaire qui connait la plus forte croissance.

La production mondiale de produits aquatiques continue donc d’augmenter malgré la stagnation de la pêche. Elle se situe autour de 140 MT (toutes espèces confondues)
dont  110 MT destinés à l’alimentation humaine.

En 2008 l'aquaculture mondiale, fournissait 76,4 % des poissons d'eau douce, 68,2 % des poissons diadromes, 64,1 % des mollusques, 46,4 % des crustacés et 2,6 % des poissons d'eau de mer consommés dans le monde.

Le développement de l’aquaculture a donc permis, malgré l’accroissement démographique d’accroitre l’offre en poisson à 12 Kg/humain…

Contrairement aux idées reçues, l’essentiel de la production est constitué de poissons d’eau douce et de mollusques !

C’est donc aussi l’aquaculture d’eau douce qui progresse le plus vite

Une croissance très variable selon les régions du monde :

Depuis 20 ans la croissance est de + 10% par an partout dans le monde sauf en Europe et en Amérique du Nord…L’Asie est à l’origine de 92% de la production mondiale !

Le premier producteur est la Chine (72% du tonnage mondiale). On compte 9 pays asiatiques figurent dans le « top ten » des producteurs…et on observe une croissance qui s’accélère chez les « petits pays producteurs ».

L’Europe avec 3,5% de la production mondiale est loin derrière !

La France avec 230.000 tonnes (700 M d’Euros de Chiffre d’affaire) occupe le deuxième rang en UE, derrière l’Espagne, principalement du fait de la conchyliculture. Cette production régresse alors qu’elle stagne dans le reste de l’Europe.

La pisciculture ne représente que 50.000 tonnes, dont 36.000 tonnes de truites. La pisciculture marine ne représente que 5700 tonnes de bars et dorades.

La production nationale (pêche + aquaculture) ne couvre que 15% de la consommation de poissons et 50% de celle de coquillages !

Retenons que nous sommes en train de franchir un cap historique:

L’aquaculture représente aujourd’hui 43% des apports totaux en produits aquatiques, 50% si on exclut la pêche minotière…

Pour la première fois l’aquaculture est en passe de produire plus de la moitié du poisson destiné à l’alimentation dans le monde.

L’aquaculture, projections 2030

Pour maintenir la disponibilité en produits aquatiques/habitant, l’aquaculture devra doubler sa production d’ici à 2030. Globalement il faudra que l’aquaculture soit capable de produire 40 Mt/an supplémentaires pour satisfaire la demande.


Selon la FAO et l’International Food Policy Research Institute (IFPRI),on prévoit :

  • Une croissance annuelle de 4,5% de l’aquaculture qui dépasserait les 80 MT en 2030 (hors végétaux) et constituera pour l’alimentation humaine un tonnage proche ou supérieur à celui de la pêche
  • l’approvisionnement moyen par habitant en produits aquatiques devrait, selon toute vraisemblance, être en augmentation.
  • Ce sont les PED (notamment asiatiques) qui domineront les productions halieutiques et aquacole destinées à l’alimentation humaine, très probablement dans un contexte de «controverse écologique » amplifiée ;

—  Dans le même temps que les revenus croîtront, le poisson tendra à devenir un produit cher, et le secteur de la transformation favorisera les produits à valeur ajoutée plutôt que le poisson entier surgelé.

S’il est possible de produire des tendances globales relativement « lisses », il est beaucoup plus ardu, sinon impossible, de révéler la forte hétérogénéité des situations futures.

Un marché européen des produits de la pêche très déficitaire.

L’ex-UE15 ne couvre qu’un peu plus de la moitié de ses besoins en poisson. Le déficit s’aggrave et s’élevait à environ 5 millions de tonnes de poissons en poids vif et à 5,6 milliards d’euros en 2004 (Eurostat).

Par catégorie de produits, les principaux postes déficitaires sont représentés en 2004 par : les « filets de poissons » (2,4 milliards d’euros), les conserves (1,3 milliards d’euros) et les poissons entiers frais (1,2 milliards d’euros).

En 2012, la France fait partie avec l’Italie et l’Allemagne des principaux pays déficitaires de l’ex-UE15 : déficit de 1.6 milliards d’euros sur les poissons et de 3.1 Mds d’E sur l’ensemble des produits aquatiques.

Une prise de conscience récente par l’UE et les états membres

L’Europe prend conscience de son retard relatif et de l’importance que revêt l’aquaculture dans les stratégies alimentaires du 21ème siècle :

  • Dans le traité de Rome, les produits agricoles sont définis comme " les produits du sol, de l’élevage et de la pêcherie ". Il faut attendre 1983 pour voir apparaitre la notion de Politique commune de la Pêche (PCP).
  • 2002 : Communication de la Commission intitulée « Une stratégie pour le développement durable de l’aquaculture européenne »
  • 2005 : l’aquaculture devient un véritable enjeu communautaire,  avec la prise de conscience par la Commission du développement de cette activité dans le monde entier et le fait qu’elle est la seule possibilité d’accroissement des apports en poissons pour le consommateur et l’industrie (4ème priorité de la PCP).

—  Depuis : inscription au FEP,  travaux de prospective et communication du commissaire J.BORG sur le développement durable de l’aquaculture en juin 2009.

Communication de la Commission "Construire un avenir durable pour l'aquaculture - Donner un nouvel élan à la stratégie pour le développement durable de l'aquaculture européenne", 14 avril 2009,

Conclusions du Conseil européen agriculture et pêche sur une stratégie pour le développement durable de l'aquaculture européenne 2952ème session du Conseil AGRICULTURE et PÊCHE Luxembourg, le 22 et 23 juin 2009

Mission parlementaire Tanguy- 2008 (rapport en ligne sur site du MAP) qui conclut à la nécessité de mise en place d’une politique volontariste et de directives claires pour soutenir l’aquaculture.

Tous ces rapports et communication concluent à la nécessité de soutenir le développement aquacole par la mise en place d’une stratégie volontariste,  l’élaboration de directives claires, la simplification de la réglementation, l’investissement sur la recherche développement mais également  sur la nécessité de développer des pratiques durables respectueuses de l’environnement.

Vers une aquaculture durable ?

L'aquaculture offre donc d'immenses possibilités, mais sa croissance s’accompagne d’importants défis qui concernent :

  • la limitation des ressources en eau,
  • la limitation des matières premières pour l’alimentation des espèces élevées,
  • la compétition pour l’espace,
  • la viabilité environnementale,
  • la qualité de ses produits.

 Une prise de conscience globale fait progressivement émerger le concept d’aquaculture durable.

C’est dans cette voie que nous sommes engagés dans l’Outremer français, en privilégiant respect de l’environnement et du consommateur !

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